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Friday, November 02, 2007

En français, Captain K

You couldn't have made it any easier for Daniel Briere.

That's right, you, les médias francophones, les politiciens. You, maître Guy Bertrand, cher collègue.

You created a Quebec language debate over a Finn. You did.

In what promised to be an amusing field day for journalists on both ends of the language spectrum for Brière's first game in Montreal since Le Snub, we are left instead with the media's latest case in power point presentation of Brière's thought process as he passed on the opportunity to play for Montreal in July.

In Saku Koivu's judgment, Briere finds validation. He has been spoon fed. You can bet the house he bought in Philadelphia that these thoughts have run through his mind a few times today: "You want to know why I didn't sign here? Because I didn't want to deal with your fabricated somethings out of nothings, that's why. Ce que Saku endure aujourd'hui, je refuse d'intégrer ça à mon travail, d'imposer ça à ma famille, de vivre ça dans mon quotidien. It's not for me."

No argument here, Danny.

It's a nasty subject for an athlete to deal with, and for some reason, in Quebec, it grabs headlines time and time again.

Only in Quebec, perpetually locked between what William Johnson has described as Canada and the illusion of utopia, will this topic take on such life. What are the fans clamouring for, that Koivu pant in broken French during intermission or post-game interviews? Do the fans want to know he's at least trying to learn?

Dans quel cadre devons-nous situer ce débat? Quel irritant sert-il d'identifier à travers cette saga? Que le capitaine du Canadien soit gêné de s'exprimer en français? Plutôt, que la fibre francophone du méga symbole d'appartenance que représente cette équipe s'effrite graduellement dans une ligue nationale devenue de plus en plus hétérogène? Qu'est-ce qui vous dérange vraiment les Québécois. Le moment nous impose de défénir le problème une fois pour tout afin de cerner le malaise. Afin de l'enrayer.

It's confusing and it requires explanations.

Has Quebec's cultural status frailed to the point of inflexion at the mere mention of a hockey player's language skills? Does the true problem not lie with the notion that this need for Quebec to assert itself has become so voracious that the Finish captain of the Montreal Canadiens must be thrown in the mix? Will Quebec feel better about itself if Koivu begins to express himself in French? Isn't that silly rock and roll antics seen at concerts, artists playing to the crowds with their crooked "Comment ça va Montréal!!!"

Koivu in French, in English. Insignificant. Meaningless. It won't enhance Quebecois pride, nor will it dent it. Don't kid yourselves, the language debate in Quebec and the ensuing separation issues have far more serious consequences and more important triggers than Captain K, s'il vous plait.

Why allow it to flow into sports? Why bother the athletes? Why irk the fans? As we have said before on these very pages, is Koivu really paid to win or to conjugate?

Le Québec se trouve en ce jour sur un terrain fertile, en imagination, en réflexion, en avenues potentielles: dans quelle voie faut-il mener ce débat? La problématique est toute simple. Notre sport national, cette équipe se meuvent à l'extérieur des rancunes culturelles.

This doesn't concern hockey, the Montreal Candiens or Saku Koivu. We should all be encouraged to redraw the lines. In the end, all this recurring debate does is spin a furious war of words that leaves the players in a state of bewilderment and the NHL's upcoming free agents watching with an apprehensive eye and an enlarging memory bank to boot come July. Therein lies the formula that makes a Quebecois star a Philadelphia Flyer.

Friday, August 17, 2007

La vitesse du Rocket dans toute sa lenteur


Le deuxième épisode de la série intitulée les Freedom Fries se veut une petite réflexion sur le film, The Rocket, réalisé par Charles Binamé, et qui a su faire apparition triomphale à l'hiver 2005 sur les écrans de cinéma du Québec et dans le reste du Canada.


Curieux de soudainement ressentir le besoin de s'exprimer sur ce film sur la vie de Maurice Richard. Voilà près de deux ans maintenant que le long métrage a fait son entrée en matière. Pour l'heure, il ne fait plus partie de la conversation. Mais à jamais, il fera partie d'une conscience collective. C'est dans cet attrait foncièrement culturel que réside toute la splendeur de cette histoire. Le film récite la vie d'un peuple à travers celle de l'idole et par l'entremise du sport qui fait rugir le Québec, tantôt de rage, tantôt de délectation.


J'ai revu le film The Rocket il y a deux semaines. Je venais tout juste de finir le spectaculaire Aurore qui m'avait infligé une telle rétractation, un tel serrement à la poitrine que j'en réclamais un soulagement. Ce relâchement inattendu, j'ai momentanément cru le retrouver dans l'histoire du Rocket. Mais n'allons pas trop vite, car les deux films qui se distinguent par le thème, se rejoignent sur la fibre.


Cette toile de fond devant laquelle s'anime ce récit du 9 vient extraire cette même impression vivement émotive chez le spectateur qui ressent une certaine pesanteur, une pesanteur assagissant le film tout en lui attribuant une lenteur presque accablante. Pourquoi? À cause de la lutte. La lutte des francophones vers une émancipation avant la Révolution tranquille. La difficulté d'en arriver à un changement décisif. Les barrières qui semblaient infranchissables et qui répandent cet air de frustration. C'est le même sentiment perçu à un niveau, bien entendu, bien plus aigu qui nous déchire dans le film sur la petite Aurore, cette impossibilité de percer et de faire chuter les obstacles.


La couleur des deux métrages se ressemble, filmés dans une sombre texture, un contour de noirceur qui suit les films dans toutes leurs scènes. Même au Forum, la patinoire semble terne et triste. À l'usine, Richard se donne à son travail de jour dans des conditions difficiles; il semble travailler dans une noirceur isolante. Le film sur le Rocket ne se prête pas aux scénarios typiques qui étampent les films sur le sport de grands clichés. Il n'y a pas de but compté au ralenti défiant les dernières secondes qui s'écoulent au cadran. Nous ne voyons jamais le grand match qui se solde en championnat, malgré les nombreuses occasions de nous en montrer ne serait-ce qu'un seul, vu les multiples conquêtes de la Coupe du Rocket. Les 5 Coupes Stanley d'affilées ne figurent même pas dans le portrait; elles ne seront abordées qu'en épilogue, dans un petit texte explicatif résumant le reste (?) de la carrière de Richard. Le succès dans toute son humilité, dans toute sa modestie.


Le film veut nous expliquer que le drame, le véritable drame de cette histoire, se cache dans le quotidien de Maurice Richard. Inutile de recourir aux tactiques de Spielberg, aux grands traits. C'est la petite ponctuation de l'histoire, dans la délicatesse de ses mouvements qui nous saisit. Dans les gestes d'un peuple encore timide, encore incertain de sa façon de trouver sa place mais certain de son désir de la prendre. Le joueur devant la Ligue, le francophone et l'anglophone, le pauvre face au bourgeois dans une référence qui rappelle la ségrégation imposée à bord du Titanic, si bien illustrée dans le Rocket par cette clôture qui séparait la foule au Forum, pourtant réunie par les mêmes passions et désirs.


C'est un film qui ne cesse d'impressionner car il raconte tant d'histoires à la fois, toutes vraies, toutes importantes. La vie de Maurice Richard s'est mue en parallèle à l'éclosion du peuple québécois, à l'image ou même possiblement à la remorque de cette émancipation (en fait, qui réellement était à la remorque de qui?...). Le Rocket pour tout amateur de ce sport est irrésistible. C'est un atout qui tendait un piège indéniable à tout metteur en scène potentiel; raconter l'histoire d'un grand sur des tons de grandeur. Ça aurait été faux. Le film comprend le rythme du Rocket et de l'époque. Il fallait raconter cette histoire d'un grand à travers ses petites enjambées subtiles, à travers ses émotions complexes et confuses, à travers toutes les hésitations que le Rocket a finalement su faire basculer pour se manifester en force dans une province qui n'aura pu réagir autrement que de suivre sa cadence.

Friday, July 06, 2007

Une Première: Les Freedom Fries


Vous remarquerez que ce site que nous avons consacré entièrement au Bleu Blanc Rouge ne saurait exister sans que nous puissions y exprimer certaines pensées dans la langue de chez nous.

À ce titre, le FHF vous promet une chronique hebdomadaire en français intitulée Les Freedom Fries. Le Canadien de Montréal, vous concèderez, ça se discute dans les deux langues.

Quoi mieux comme chronique inaugurale que de discuter du snobisme auquel se livre aujourd'hui la plupart de grands joueurs québécois qui, à tour de rôle, lèvent le nez devant la possibilité d'évoluer à Montréal. Certains joueurs ont opté de demeurer au soleil, d'autres ont voulu s'intégrer au sein d'une équipe plus performante que ce que le Canadien semble offrir pour l'heure. La réalité qui trouve un moyen différent de se manifester selon le joueur est toutefois simple et grave. Les joueurs québécois se méfient de l'environnement sportif et personnel que leur offre Montréal. Et quel dommage.

Ken Dryden disait jadis que la ville de Montréal présentait le plus grand avantage naturel pour un joueur de hockey professionnel. Les partisans se chauffent avec tant d'émotion du quotidien de cette équipe. Le Canadien, c'est une habitude de vie, c'est une façon de faire, c'est un conduit à travers lequel jaillit une passion et un amour inconditionnels. Avant cette escalade démesurée des salaires, avant l'égocentrisme de l'athlète qui a su ternir le sport professionnel dans le monde entier, le hockeyeur jouait simplement pour jouer, par conviction, par loyauté, pour l'amour du jeu. Cette impression nous renvoie à Maurice Richard, à Jean Béliveau, à Guy Lafleur, les inconditionnels de Montréal qui y ont laissé tout ce qui remuait en eux. Pour cette raison nous les avons intronisés dans notre imaginaire et dans nos légendes.

Aujourd'hui, c'est fini. Ce qui autrefois offrait tout ce qu'un joueur pouvait demander pour performer dans un contexte passionné et engagé, aujourd'hui tombe selon le joueur, dans l'excès. Aujourd'hui, c'est trop. À Montréal, on s'accroche à nous et on nous suffoque. On nous suit partout d'un oeil presque mesquin. Les médias nous dévorent tels des rapaces, protestera le joueur québécois.

L'environnement naturel de M. Dryden est soudainement devenu une zone hasardeuse, à éviter. Et ceci pour la simple raison qu'ici le partisan exige que le joueur qui endosse le maillot fasse de son mieux. C'est ce à quoi il a été habitué, par les performances de ceux dont les numéros s'entremêlent avec les bannières des Grandes Conquêtes.

Le francophone qui dit non à Montréal quand Bob Gainey lui confie "If you play well here and you win here, they will love you forever, just like they do with players past" proclame en effet qu'il ne souhaite pas s'allier au peuple québécois comme l'ont fait plusieurs avant lui. Les raisons? Les prétextes? Divers, mais insignifiants devant la véracité de la chose: tout ce que Montréal représentait dans la ligue nationale s'est effacé dans l'esprit des joueurs Québécois. Toute la légende sur laquelle s'est édifiée l'histoire de cette équipe est reléguée au passé. La vedette québécoise veut être aimée ailleurs, payée ailleurs, vivre ailleurs. Car tous ces joueurs qui ont eu la chance de renouer avec l'histoire nous ont dit, nous ne sommes ni Maurice Richard, ni Jean Béliveau et nous n'avons aucun désir de l'être.